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  CONSTRUCTION D’UN PUITS EN PIERRE SECHE EN AOUT 1993 A VILLEVEYRAC (34) par Gilles FICHOU

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© CERAV 1994 / pierres d'iris 1999

notre adresse courriel

 

Cet article est tiré du TOME XVIII (1994) de la revue du CERAV .

 

Suite à l’article “Enquête orale sur la construction de puits en pierres sèches à Villeveyrac (34) dans la première moitié du XXème siècle”(1), il nous a paru important de bâtir un puits et cela pour deux raisons:

* mettre en pratique le savoir-faire qui nous a été transmis oralement par les derniers bâtisseurs et les faire intervenir sur la construction en profitant de leurs conseils avisés

* réaliser des prises de vues pour le 2ème film s’inscrivant dans la série “Pierres sèches en Languedoc “(2) de l’association “Images, Son et Patrimoine”.

Cette construction s’est déroulée durant le mois d’août 1993 à Villeveyrac (34) au lieu-dit Pas du Loup, section B, parcelle 1052.

Ce site a été choisi en fonction de deux critères qui auraient probablement prévalu dans le passé: présence abondante d’eau à la surface durant l’hiver et le printemps, proximité d’un “clapas” conséquent qui a pu assurer un matériau abondant et de bonne qualité. Par mesure d’économie de temps et d’énergie, il a été décidé que le creusage du puits serait réalisé à la pelle mécanique.

DEROULEMENT DES TRAVAUX

Jeudi 5 août 1993: durée 4h.

1. Tracé au sol de la circonférence du puits à l’aide d’un compas rudimentaire réalisé avec un piquet rond en bois planté au centre du site choisi et une courte tige de métal attachée à 1,00 m du précédent. Ainsi en tournant on a gravé dans le sol, avec la pointe en métal un cercle de 2,00 m de diamètre. Le tracé a été accentué avec de la chaux. 2. Creusage du trou à l’aide d’un tracto-pelle. Travail très délicat car il a fallu tenter de conserver la circonférence intacte: impossible à réaliser avec le godet de l’engin mécanique, résultat médiocre.

3. Transport du matériau de construction à partir d’un “clapas” tout proche: belles pierres de tout calibre de bonne qualité en grès du Bégudo-rognacien inférieur (Crétacé).

Samedi 7 août 1993 :

Terrassiers: Adrien TYRLIK, José SALLE, Gilles FICHOU. Terrassier occasionnel: Régis BOUSQUET. Anciens bâtisseurs: Armand BONNET, Emile SALGUES, Marcel ANDRE. Prises de vues: Yves MAUREL..

A. Début des travaux à 9 h. Après avoir sélectionné un site plat pour commencer un puits fictif de 2,00 m de diamètre (pour les prises de vues et les conseils avisés des anciens).

1. Marcel ANDRE a tracé la circonférence du puits brut au sol à l’aide du compas déjà présenté. Armand BONNET a conseillé d’accentuer le sillon à l’aide de la pointe de la pioche (pic), sillon qui a, de plus, été marqué à la chaux.

2. Démarrage du “talh”(1) (entaille dans le sol sur une ligne représentant le rayon du puits): les anciens ont conseillé 10 à 15 cm de profondeur (moins fatiguant) et une bonne égalisation du fond de la fouille afin de pouvoir facilement récupérer les déblais avec une pelle de maçon. Déplacement en sens contraire des aiguilles d’une montre. Toutes les personnes présentes ont travaillé à tour de rôle, notamment les anciens pour les besoins du film.

3. M. ANDRE nous a montré le soin qu’il faut apporter au creusage du bord du trou afin d’obtenir un aplomb correct qui sera utile, par la suite pour l’édification du mur en pierres.

4. Malgré la sécheresse du sol , le travail de fouilles s’est bien réalisé. L’excavation a été abandonnée à 20 cm de profondeur environ. On a pu constater que le “talh” restait toujours ouvert.

B. M. ANDRE, après avoir taillé une baguette avec une branche d’olivier, s’est mis à chercher l’eau. Il l’a trouvée à côté du trou creusé au tracto-pelle (!).

C. Retour au trou creusé par la pelle mécanique. Chacun a reconnu qu’il était mal creusé car il n’avait rien de comparable avec un puits creusé à la main, où le terrassier s’attache à obtenir une paroi verticale et une circonférence parfaite. Cela facilite, par la suite, le travail de consruction en servant de guide. Il suffit au bâtisseur de contrôler de temps en temps, à l’aide d’un roseau de la longueur voulue, l’épaisseur de la paroi. Impossible à réaliser dans notre cas.

D. Mise en place de la chèvre: Matériel utilisé: trois rondins de bois vert en pin d’Alep (pris sur place) de 3,10 m, fil de fer, chaîne, corde, une paire de tenailles, poulie de puits.

Déroulement de l’opération:

1. M. ANDRE a dirigé et réalisé la manoeuvre. Les trois rondins ont été posés sur le sol, les pieds dirigés vers le trou et les têtes liées ensemble avec du fil de fer (formation en faisceau).

2. Le rondin central a été attaché à l’aide d’une corde (par son pied) afin de lui faire sauter le trou lors du levage de l’ensemble. Ce premier essai a permis de déterminer les emplacements où seront creusés les trous pour caler les poteaux. A l’aide d’un roseau (ou du manche de la pelle) les trois emplacements ont été localisés en prenant soin de symboliser les trois sommets d’un triangle équilatéral.

3. La chèvre a été redescendue sur le sol afin d’être consolidée avec une longue chaîne sur laquelle viendra se suspendre la poulie. Les anciens nous ont signalé que cette opération n’aurait pas été nécessaire si un robuste plateau en bois avait été placé en “diamètre” au centre de la cavité: le lien des rondins aurait pu être renforcé sur place.

E. Ils nous ont informé que la présence, sur le bord, d’un ou plusieurs plateaux en bois est importante pour le creusage et la construction du puits. Cela permet au manoeuvre de poser, en toute sécurité, son ou ses pieds dessus et d’avancer ainsi vers le centre, donc vers la poulie, pour saisir ou faire descendre les seaux, les pierres, accrocher ou décrocher la polie, mettre en place la corde, etc... Cette information a été mise en pratique. Ils nous ont aussi recommandé de fixer au sol, à l’aide d’un pieu métallique et du fil de fer, le poteau opposé à l’emplacement choisi par le manoeuvre pour sortir la terre ou descendre les pierres. Ceci afin d’éviter quela chèvre ne bascule sur l’opérateur lors des tractions sur la corde.

F. Mise en place d’un piquet en fer, muni d’un anneau, pour y attacher une corde pour la descente et la remontée des ouvriers. A. TYRLIK est descendu le premier afin de creuser, à l’aplomb de cette corde, des encoches dans la paroi pour l’emplacement des pieds du grimpeur. A cet effet, il les a disposées enquinconce. Très pratique pour ce genre de puits peu profond.

G. Le travail de l’engin mécanique a été catastrophique au fond de la cavité. Il avait été prévu, au départ, unpuits de 2,00 m extérieur (hors tout) et 1,20 m intérieur (0,40 m x 2 pour le mur). Le diamètre voulu n’a pas été atteint. La base a donc été réduite à 1,80 m extérieur et 1,00 m intérieur. Petit puits que l’on rencontre parfois sur la commune.

1. Le fond de la cavité a été dégagé et le sol aplani. Le seau a été employé afin d’évacuer les déblais pour les besoins de la prise de vues et surtout afin d’expérimenter la manoeuvre. La sortie de seaux pleins est malaisée lorsque l’on se trouve sur le bord de la cvité, d’où la nécessité de disposer en “corde” un plateau enbois sur la circonférence du puits. Ensuite la terre a été expulsée énergiquement à l’aide d’une pelle (un manche court aurait été plus fonctionnel). Deux personnes dans le trou: une pour piocher, une pour évacuerla terre. Travail pénible: sol extrêmement dur (tuf). Profondeur atteinte après nettoyage: 2,50 m.

2. Après contrôle, la paroi a été attaquée afin d’atteindre les 1,80 m de diamètre. Un morceau de roseau taillé à cette dimension permet une mesure rapide autant de fois que nécessaire.

3. Recherche du centre du puits au fond du trou (pas évidente vu sa forme): le roseau, déjà utilisé comme diamètre, a été porté plusieurs fois (en astérique) avec traçage au sol systématiquement. Approximativement le centre a été trouvé. L’opération du début a été renouvelée avec le compas pour symboliser l’intérieur du puits avec de la chaux (surface utile: 0,50 m de rayon). De l’extérieur, il a été constaté, de visu, que de la terre doit être encore extraite pour atteindre une épaisseur de mur raisonnable au départ (0,40 m).

Dimanche 8 août 1993

Ouvriers: Marcel COMBARNOUS, Eric GENIES, Gérald SALVESTRIN, Ann O’CONNEL, José SALLE, Adrien TYRLIK, Gilles FICHOU.Ancien bâtisseur: Marcel ANDRE. Prises de vues: Yves MAUREL.

A. Début des travaux à 8h30. Fixation du pied de la chèvre comme prévu.

B. Agrandissement du fond afin de pouvoir démarrer la construction avec 0,40 m d’épaisseur. Il est évident, qu’à certains endroits cette dimension a été largement dépassée vu le travail grossier du tracto-pelle.

C. Creusage du “peïdou” au centre de la cavité: 10 cm de profondeur environ.

D. Vu la dureté du terrain: pas de fondations.

1. Les premières pierres (les plus volumineuses) ont été jetées directement au fond du trou.

2. Mise en place de la première couronne en se guidant à l’aide du cercle tracé à la chaux.

3. Remblaiement de l’arrière avec des pierres de taille moyenne et du “clap” (pierraille) en les tapant énergiquement au fur et à mesure de leur mise en place. A noter le soin qui a été apporté au choix et à la pose de clefs entre les pierres du parement afin d’assurer l’autoblocage(1). Les anciens ont su nous le rappeler constamment. A cet usage, des pierres triangulaires ont été souvent choisies pour assurer correctement cet office lorsque cela a été possible. A noter aussi la difficulté rencontrée pour bâtir, en forme arrondie, le mur de souténement avec les grosses pierres trop larges qui se trouvaient à notre disposition. Le faible périmètre de l’orifice n’a pas été étranger à cette difficulté. Il est évident que plus les pierres sont étroites et plus il est facile de former un cercle parfait. L’idéal serait des moellons étroits et possédant une longue queue.

4. M. ANDRE nous a signalé l’importance qu’il faut accorder au croisement des pierres d’une assise à l’autre afin d’éviter les “coups de sabre”. D’où la nécessité de veiller,si possible, à rattraper sans arrêt ledénivellement entre pierres voisines pour les lier ensemble grâce aux pierres supérieures disposées “à cheval”. Difficile à réaliser lorsque le choix de pierres au fond du trou est extrêmement limité. Pour la construction d’un mur à l’extérieur cette difficulté n’existe pas si le matériau entreposé aux alentours est abondant. Cette absence de choix nous a beaucoup handicapé au départ. Par la suite un stockage plus judicieux nous a permis d’opérer plus rapidement et avec plus de facilité.

5. Deux personnes dans le puits pour le travail de construction: une pour bâtir, une pour attraper les seaux de pierres et pour remblayer et bloquer l’arrière. Les autres à l’extérieur se sont occupé de la sélection, du transport et de la descente du matériau. Ce dernier a été acheminé de quatre manières:

-au tout début des travaux les très grosses pierres ont été jetées directement sur le sol au fond de la fouille, ensuite elles ont été descendues attachées au bout d’une corde et par l’intermédiaire de la poulie, bloquées au préalable à l’aide d’un crochet métallique se trouvant à son extrémité . M. ANDRE nous a montré comment équilibrer le bloc avant de le guider vers le centre du trou en évitant toute oscillation périlleuse. Cette solution est très intéressante car le bâtisseur peut diriger et faire déposer la pierre à l’emplacement choisi. Opération délicate pour le manoeuvre maintenant la corde: il lui faut agir avec prudence et veiller à ne pas être entraîné par le poids.

- les grosses pierres ont été lancées au centre sur la terre battue et ensuite sur l’arrière de la couronne lorsque le mur a été trop élevé. Ces deux méthodes ont chacune leur inconvénient: pour la première il est pénible de devoir remonter à chaque fois les blocs se trouvant au fond , pour la seconde l’énergie cinétique des pierres précipitées du haut de l’ouverture déplace vers l’avant les moellons du parement qui ne sont pas encore calés. Seul point positif pour cette dernière: la rapidité de l’approvisionnement, mais cette méthode n’est possible que lorsque la construction se trouve proche de la surface. Ce qui était notre cas vu la faible profondeur de l’ouvrage.

- le seau a été utilisé pour récupérer à la surface, et descendre ensuite, la pierraille et les pierres de taille moyenne: il était soit accroché à la corde , soit donné directement au bâtisseur lorsque la hauteur du mur l’a autorisé. Accroché à la corde, il permettait au constructeur de le poser ou de le vider à l’endroit désiré, aidé en cela par le manoeuvre contrôlant la descente à l’autre extrémité de la corde.

- un plateau de bois, maintenu avec des chaînes, a été fabriqué pour la circonstance. Il s’est révélé absolument inopérant. Impossible de trop le charger: risque de chute due à son poids et surtout difficulté pour le placer au centre du puits (oscillation trop importante).

Arrêt des travaux à 12 h: 1,35 m environ de mur bâti. Durée de la séance: 3 h30.

Jeudi 12 août 1993.

Nous avions constaté un stock insuffisant de pierres sur le chantier. Après en avoir fait la demande à la Municipalité de Villeveyrac, nous avons obtenu le prêt d’une pelle mécanique avec chauffeur durant une heure. Nous avons fait apporter surtout de la pierraille pour la fourrure.

Dimanche 15 août 1993

Ouvriers: Gérald SALVESTRIN, Ann O’CONNEL, Michel PUECH, José SALLE, Adrien TYRLIK, Gilles FICHOU. Ouvriers occasionnels: Luc et Huguette GENIES, Nicole et Jean-Claude SALLE et leurs enfants, Martine et Jean-Jacques LIENARD, Cathy Salle, Yves MAUREL. Prises de vues: Yves MAUREL.

A. Début des travaux à 8 h 30. Orage de 10 mm durant la nuit: présence d’eau au fond du puits. A partir de cette hauteur (1,35 m):

- nous avons commencé à resserer la couronne de pierres vers l’intérieur (encorbellement) afin de donner à notre puits la forme d’une bouteille (puits-bouteille)(1).

- mise en place, en “diamètre”, d’un plateau de bois sur la couronne de pierres pour entreposer le matériau, faciliter le déplacement des ouvriers et assurer une sécurité.B. Toujours deux personnes pour bâtir: ce qui nous a obligé à enlever le plateau de bois qui gênait toujours une des une des deux personnes. Le travail avance plus vite car le matériau se trouve plus facilement à portée de main, le personnel bénévole est plus nombreux, le clap a pu être jeté directement du haut du puits par les manoeuvres. Malgré le volume de pierres plus important à mettre en place, dû au resserrement du haut de l’ouverture, le puits est assez rapidement bâti.

C. Difficultés rencontrées:

- les pierres étaient toujours trop larges ce qui nous a gêné pour former l’arrondi de la couronne d’autant plus que la circonférence diminuait au fur et à mesure de l’élévation.

- dans le second voyage de pierres apporté, le grès du Bégudo-rognacien était de mauvaise qualité (plus fragile). On a veillé à l’employer en bourrage ’arrière .

D. Arrivés au ras du sol, nous avons mis la couronne de pierres à son niveau avec de belles lauzes (sélectionnées à cet effet). Nous avons fait de même pour le bourrage arrière. Ces pierres plates ont permis d’assurer un retrécissement plus précis de l’ouverture.

E. Sur cet arasement, nous avons posé quatre énormes dalles qui sont venues conclure la construction. L’ouverture laissée permet le passage d’un homme (ou d’un seau).

F. Une cinquième dalle est venue fermer l’ouverture pour l’aspect sécurité de l’ouvrage.

G. Tout autour de ces dalles, un remblai de pierraille et de terre argileuse a été réalisé.

H. La chèvre a été retirée.

I. Pour compenser le dénivellement du terrain, un muret a été élévé dans la partie basse, afin de pouvoir soutenir le remblai aménagé autour des grosses dalles couvrant le puits.

J. Une énorme pierre sub-parallélépipédique a été incluse dans ce muret. Les anciens aimaient bien (et cela se pratique encore) disposer d’un point haut à côté de leur puits afin de pouvoir y déposer leur machine à pulvériser (à sulfater). Ils pouvaient ainsi la charger plus facilement sur leur dos. On trouve aussi,parfois, un pieu surmonté d’une planchette clouée, ou bien une énorme pierre taillée de récupération en calcaire coquillier, ou bien encore, plus prosaïque: carcasses de machines à laver, fourneaux à charbon, etc...

K. Plusieurs personnes sont descendues, à tour de rôle, sans aucune aide matérielle, au fond du puits afin d’expérimenter et de vérifier la facilité de cette manoeuvre. Quelques pierres sont remontées à la surface. L’eau stationnant au fond ne nous a pas permis d’effectuer un bon nettoyage du “peïdou”.

L. Pour terminer, il aurait fallu effectuer un calage soigné des pierres du parement. Cela n’a pas été fait par manque de temps.

Matériel utilisé:

Une masse, un marteau-têtu, une massette de maçon, une pioche (pic), une houe très lourde,épaisse et étroite, un seau en plastique (pour vendanger), un seau en métal (de peinture), une pelle, une paire de tenailles coupantes, une poulie, deux cordes dont une munie d’un crochet, une chaîne, des piquets en fer, du fil de fer.

CONCLUSION

Expérience très enrichissante sur le plan de la technique de la construction en pierres sèches. Hélas incomplète du fait que nous n’avons pas creusé entiérement le puits. M. ANDRE nous a rappelé combien le creusage était difficile, sinon plus difficile que la construction elle-même, surtout lorsque du tuf ou une chaîne de pierres étaient rencontrés. Il nous a parlé aussi de l’importance de l’aplomb et du respect du diamètree, deux conditions qui permettront au bâtisseur de contrôler plus facilement l’épaisseur de son mur à l’aide d’un roseau sectionné à la dimension choisie et cela au fur et à mesure de l’élévation de l’ouvrage. Nous avons aussi été favorisés par la faible profondeur de la réalisation. Cela nous a grandement facilité le travail mais encore nous avons pu aisément imaginer l’ampleur de l’entreprise lorsque la cavité dépassait la dizaine de mètres de profondeur. Cette expérience a permis de compléter le premier article (1) paru en 1992. Lesréflexes du terrassier et du constructeur ont ressurgi chez les anciens se trouvant sur le chantier, ce qui a permis d’enrichir notre savoir et notre savoir-faire; des détails paraissant anodins et passés sous silence se sont révélés non dénués d’intérêt.. A noter enfin que les durées de construction signalées ci-dessus sont peuexploitables du fait que trop de paramètres sont à considérer. Pour les très rares, voire exceptionnelles, constructions de puits qui sont encore réalisées, la buse de béton ou le béton armé ont supplanté le mur en pierres sèches. Entretemps les briques en terre cuite ou le cairon maçonnés avaient déjà relégué la construction en pierres sèches au ban de techniques ancestrales. Il est à craindre donc que cette dernière nedisparaisse à jamais. Voilà pourquoi il était important d’entreprendre cette expérience afin d’en conserver une trace, fût-elle écrite ou audiovisuelle.

(1) cf “l’Architecture Vernaculaire” TOME XVI 1992 p. 77.86. Nota: à la page 77 il faut lire “Marcel ANDRE a creusé un puits de 11m et a ensuite servi de manoeuvre pour la construction à sec (Mas de Bayle).

(2) Le premier film:” Une tradition à Villeveyrac: les capitelles”, cf “l’Architecture Vernaculaire” TOME XV 1991 p. 49. 50.

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 QUELQUES INFOS TIREES DU FORUM: nettoyage d'un puits.

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